Burn-out : quand celle qui accompagne s’épuise aussi

épuisement maternel

Je prends une grande inspiration en écrivant ces mots.

En ce moment, je traverse un burn-out.

C’est étrange, presque déroutant à écrire… parce que j’accompagne justement des femmes à ralentir, à retrouver du sens, à s’écouter. Je sais reconnaître les signes. Je les ai déjà vus, chez moi, chez d’autres.

Et pourtant… cette fois-ci, j’ai franchi la limite.

Quand celle qui accompagne s'épuise aussi

Je pourrais avoir honte.
Je pourrais me dire que je ne suis pas légitime.
Je pourrais effacer ce texte et faire comme si de rien n’était.

Mais en réalité, ce que je ressens, c’est un profond rappel : nous restons humaines.

On peut savoir. On peut enseigner. On peut même guider les autres avec bienveillance et conscience. Mais il suffit d’un cumul de pressions, d’attentes, de petites choses qu’on se dit « je tiendrai encore un peu »…

Pour que le corps dise stop.

Les signes que j'ai ignorés (et que tu ignores peut-être aussi)

Avec le recul, ils étaient là :

  • Cette fatigue qui ne part plus, même après une nuit complète
  • L’impression de tourner à vide, de faire sans ressentir
  • Les tâches simples qui deviennent des montagnes
  • Ce sentiment diffus que « je ne suis plus moi »
  • La culpabilité permanente : envers mes filles, mon couple, mes clientes, moi-même

Je les connaissais. Je les avais même accompagnés chez d’autres femmes.

Mais quand c’est nous, c’est différent. On se dit qu’on est plus forte. Qu’on gère. Qu’on doit montrer l’exemple.

Spoiler : le corps s’en fiche de nos croyances.

Le mythe de la thérapeute parfaite (ou de la femme qui a tout compris)

Il y a cette idée, profondément ancrée, que pour accompagner les autres, il faut être « arrivée ». Équilibrée. Sereine en toutes circonstances.

C’est faux.

Et pire : ça nous coupe de nous-mêmes. On finit par ne plus voir qu’on est en train de couler.

Je ne suis pas une experte qui plane au-dessus de ses émotions. Je suis une femme, une maman, une compagne. Je jongle. Je doute. Je m’épuise parfois.

C’est justement parce que je vis tout ça que je peux vraiment accompagner.

Parce que je sais ce que c’est de se perdre en chemin. De vouloir bien faire au point de s’oublier. De croire qu’on doit être parfaite pour être crédible.

Accepter : la partie la plus difficile

Et puis il y a ça, dont on parle peu : la peur.

J’ai peur.

Peur de ne plus jamais retrouver 100% de mon énergie.
Peur de ne pas avoir assez d’argent en ralentissant.
Peur d’être un poids pour mon conjoint.
Peur de décevoir mes clientes, mes filles, moi-même.

Ces peurs sont là, réelles, lourdes. Et je ne vais pas te dire qu’elles sont infondées ou qu’il suffit de « lâcher prise ». Ce serait te mentir.

Accepter, ce n’est pas être en paix avec tout.
C’est reconnaître ce qui est là, même quand c’est inconfortable.

Accepter que je ne sais pas comment ça va se passer.
Accepter que je ne contrôle pas tout.
Accepter que j’ai le droit d’avoir peur ET de me reposer quand même.

Peut-être que toi aussi, tu portes ces peurs. Cette angoisse de l’argent, de ta légitimité, de ne plus être « comme avant ».

Tu as le droit d’avoir peur. Et tu as le droit de prendre soin de toi malgré tout.

Ce que le burn-out m'apprend (encore)

1. Montrer qui on est vraiment, c’est courageux

Écrire cet article me demande du courage. Pas le courage héroïque des films. Non. Le courage simple et inconfortable de dire : « voilà où j’en suis ».

Ta vulnérabilité, ta fatigue, tes moments de doute : ils ne te rendent pas moins légitime. Ils te rendent humaine.

2. Nous ne sommes pas des machines

Notre société nous a conditionnées à produire, performer, optimiser. Même nos pauses deviennent productives (méditation pour être plus efficace, sport pour avoir plus d’énergie…).

Le burn-out, c’est le corps qui dit : « Stop. Tu n’es pas une ressource à exploiter. »

3. S’effondrer, c’est aussi se reconstruire différemment

Je ne vis pas ce burn-out comme un échec. C’est une invitation (brutale, certes) à réécrire mes règles. À questionner mes « il faut ». À choisir autrement.

Peut-être que toi aussi, tu as besoin de cette permission.

Et toi, où en es-tu vraiment ?

Je t’invite à faire une pause, là, maintenant.

Pose ta main sur ton cœur.
Respire.

Et demande-toi sincèrement :

  • Comment je me sens, vraiment ? (pas ce que je devrais ressentir, mais ce qui est là)
  • Qu’est-ce que j’ai mis de côté ces derniers temps ? (mes besoins, mes envies, mon repos)
  • Quel signal mon corps essaie-t-il de me transmettre ? (tensions, douleurs, fatigue chronique…)

Tu n’es pas obligée d’attendre le point de rupture pour t’écouter.

A person holds a coffee cup against a beautiful sunrise, capturing a serene outdoor moment.

Les ressources qui m'aident en ce moment

Je ne suis pas encore « sortie » du burn-out. Je suis dedans, en plein processus. Mais certaines choses m’accompagnent :

Le silence
Me donner le droit de ne rien produire. De juste être.

L’écriture libre
Poser les émotions sur le papier, sans filtre, sans but.

Les petits gestes doux
Une tisane chaude. Une balade lente. Un moment sans écran.

L’aide professionnelle
Parce qu’on ne sort pas seule de tout. Et qu’accepter d’être accompagnée, c’est aussi un acte d’amour envers soi.

La permission de décevoir
Dire non. Reporter. Annuler. Sans justification à rallonge.

Je partagerai plus en détail ces outils dans les prochaines semaines, au fil de mon chemin.

Ce que je veux que tu retiennes

Si tu es fatiguée, si tu t’oublies, si tu crois qu’il faut être forte en permanence : tu n’es pas seule.

Notre humanité, nos fragilités, nos pauses forcées… font aussi partie du chemin.

Tu n’as pas à être parfaite pour être légitime.
Tu n’as pas à tout gérer pour être aimée.
Tu n’as pas à t’épuiser pour avoir de la valeur.

Tu peux t’effondrer.
Tu peux ralentir.
Tu peux demander de l’aide.

Et tu resteras entière.

Un dernier mot

Je ne sais pas où tu en es aujourd’hui. Peut-être que tu te reconnais dans ces lignes. Peut-être que tu commences seulement à sentir cette fatigue qui s’installe.

Écoute-toi.
Vraiment.

Pas demain. Pas quand tu auras fini ta to-do list.
Maintenant.

Parce que tu mérites de prendre soin de toi avant d’être au bord du gouffre.

Prends soin de toi. Vraiment.
Même imparfaitement.

Tu traverses toi aussi une période de fatigue émotionnelle ?

Je propose des carnets introspectifs et des accompagnements pour t’aider à te reconnecter à ton essentiel, à ton rythme, sans pression.

 

Partage cet article si tu penses qu’il peut toucher une femme qui en a besoin.

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